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Identifier et atténuer l’effet Dunning-Kruger chez vos employés

Dans le monde de l’entreprise, la compétence et la confiance sont deux aspects cruciaux pour la performance et le développement professionnel. Cependant, une distorsion cognitive connue sous le nom d’effet Dunning-Kruger peut influencer négativement ces dynamiques.

Qu’est-ce que l’effet Dunning-Kruger ?

L’effet Dunning-Kruger, identifié par les psychologues David Dunning et Justin Kruger en 1999, est un biais cognitif selon lequel les personnes ayant une faible compétence dans un domaine tendent à surestimer leurs capacités, tandis que celles ayant une compétence élevée sous-estiment souvent leurs compétences. Ainsi, les personnes incompétentes ne savent pas qu’elles ne sont pas compétentes car elles n’ont pas les connaissances suffisantes sur le sujet pour faire preuve de discernement sur leur compétence. À contrario, « Dès qu’on commence à avoir un petit doute, ça veut dire qu’on commence à être compétent. »[1]

Découvrez l'effet Dunning-Kruger et son impact sur la confiance et la compétence en milieu professionnel. Un biais cognitif qui mérite d'être compris.

Illustrations potentielles dans l’entreprise

Pour mieux comprendre l’effet Dunning-Kruger, considérons deux exemples concrets dans un contexte d’entreprise.

Exemple 1 : L’employé surconfiant

Imaginons un employé nommé Jean. Jean a été récemment promu à un poste de gestion de projet. Il est enthousiaste et confiant dans ses capacités, mais son expérience en gestion de projet est limitée. En raison de l’effet Dunning-Kruger, Jean surestime ses compétences. Il décide de lancer un projet sans consulter ses collègues plus expérimentés ni suivre les procédures établies. Convaincu de ses compétences, il ignore les conseils et suggestions qui pourraient améliorer le projet.

Au fil du temps, des erreurs commencent à apparaître : mauvaise gestion des ressources, délais non respectés et communication inefficace avec les parties prenantes. Malgré ces problèmes, Jean reste persuadé de sa compétence et blâme les autres ou les circonstances pour les difficultés rencontrées. L’effet Dunning-Kruger l’empêche de voir ses propres lacunes et de demander l’aide nécessaire pour améliorer la situation.

Exemple 2 : L’employé sous-estimé

Prenons maintenant le cas de Marie, une employée très compétente et expérimentée dans son domaine. Marie a une connaissance approfondie des processus de l’entreprise et est reconnue par ses collègues comme une experte. Cependant, elle souffre d’un manque de confiance en ses propres capacités, une manifestation inverse de l’effet Dunning-Kruger. Elle sous-estime constamment ses compétences et évite de prendre des responsabilités supplémentaires ou de postuler à des postes plus élevés.

Lors des réunions, Marie hésite à partager ses idées, craignant de ne pas être à la hauteur. Ses contributions potentielles sont donc souvent éclipsées par celles d’autres employés moins compétents mais plus confiants. Cette situation conduit à une sous-utilisation de ses talents et prive l’entreprise de l’innovation et de l’expertise qu’elle pourrait apporter.

Stratégies pour les gestionnaires

Pour atténuer les effets négatifs de ce biais cognitif, les gestionnaires peuvent adopter plusieurs stratégies :

  • Évaluation Continue et Feedback Constructif

Mettre en place des systèmes d’évaluation continue et de feedback constructif est crucial. Les évaluations objectives et régulières permettent de mieux aligner la perception des compétences avec la réalité. Un feedback constructif aide les employés à comprendre leurs forces et leurs faiblesses, favorisant ainsi une meilleure auto-évaluation.

  • Encourager la formation et le développement continu

Promouvoir une culture de formation continue et de développement personnel peut aider à réduire l’effet Dunning-Kruger. Les programmes de formation permettent aux employés d’améliorer leurs compétences et de prendre conscience de leurs lacunes, ce qui peut réduire la surconfiance injustifiée.

  • Mentorat et Coaching

Le mentorat et le coaching sont des outils puissants pour aider les employés à développer une perception plus précise de leurs compétences. Un mentor ou un coach expérimenté peut fournir des perspectives externes et guider les employés dans leur développement professionnel.

  • Encourager la communication ouverte

Créer un environnement où la communication ouverte est encouragée permet aux employés de partager leurs préoccupations et leurs défis sans crainte de jugement. Cela peut aider à identifier les cas où l’effet Dunning-Kruger est présent et à y remédier rapidement.

Conclusion

L’effet Dunning-Kruger est un phénomène courant en entreprise qui peut avoir des conséquences néfastes sur la performance et la dynamique de l’équipe. En tant que gestionnaires, comprendre ce biais cognitif et mettre en place des stratégies pour le gérer est essentiel pour favoriser un environnement de travail productif et harmonieux.

Auteure

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[1] https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/medium-large/segments/chronique/104849/pourquoi-incompetents-trouvent-bons