Les amitiés au travail, un vecteur de rétention du personnel ?

Culture au travail & Rétention des employés

25 janvier 2022

Les amitiés au travail, un vecteur de rétention du personnel ?

Lors d’un récent processus de recrutement chez Iceberg Management, une candidate a révélé, en pleine entrevue de sélection, l’importance qu’elle accorde aux amitiés au travail. Décrétant même qu’il s’agissait d’un critère déterminant dans le choix final de son futur employeur. C’est donc dire qu’intuitivement, cette dernière associait son succès au travail à sa capacité à développer des relations professionnelles fondées sur des valeurs communes et sur un environnement « amical ».

L’affinité comme critère du choix

Les associées ont accueilli avec ouverture ce positionnement de la candidate. Ils se sont empressées de l’inviter à une rencontre d’équipe, comme cela se fait de plus en plus dans les milieux de travail. On recherche certes des compétences et des connaissances mais aussi le « fit » avec l’équipe. Bien que cette pratique de sélection puisse aller à l’encontre de bien des dogmes non écrits dans certains milieux, notre firme est allée de l’avant! Les collègues ont été invitées à se présenter à cette candidate. Une présentation tant sur le plan personnel que professionnel, en résumant brièvement leurs traits de personnalité et leurs valeurs-clés. Tour de table révélateur et engagé qui constituait le dernier test non pas pour l’employeur mais pour la candidate.

Cette démarche m’a inspirée cet article. Comment démystifier et mieux reconnaître les relations interpersonnelles, le « fit », voire l’amitié au travail. Comment gérer cette dimension de plus en plus omniprésente du succès des organisations?

Les besoins fondamentaux chez l’humain

Plusieurs modèles d’analyse existent dans la littérature scientifique pour définir et expliquer les besoins fondamentaux de l’être humain. Pensons à Maslow avec sa pyramide mais aussi à la théorie de l’autodétermination. Ce dernier explique les trois besoins psychologiques fondamentaux. Lun des besoins étant le besoin d’affiliation sociale. Il s’agit du besoin de se sentir connecté et soutenu dans son environnement social et professionnel (Deci, 1975). On pense également à Patrick Lencioni, une référence importante chez Iceberg Management pour tout ce qui a attrait à la dynamique groupale.

Les effets positifs des amitiés professionnelles

Divers écrits confirment qu’un esprit d’équipe centré sur la collégialité et la camaraderie peut favoriser la créativité, la productivité, la motivation et la fidélisation. Selon une récente étude de la firme Gallup, les employés.es qui déclarent avoir développer une ou des amitiés au travail avec leurs collègues seraient moins susceptibles de chercher un emploi ailleurs[1]. C’est donc dire que les entreprises ont intérêt à voir et même encourager leurs employés à développer entre eux des relations amicales, surtout en cette ère de grande démission.

Les limites que l’on peut observer

Cela dit, l’amitié entre collègues peut parfois engendrer des effets pervers. Sans contredit, pouvoir « ventiler » entre collègues sur les patrons, les échéanciers impossibles ou les décisions insensées peut faire du bien. Toutefois, selon la thérapeute industrielle Miriam Kirkmayer[2], lorsque cela devient le seul sujet de conversation, les échanges deviennent moins constructifs et peuvent mener au développement d’un climat de travail toxique engendrant de l’anxiété et de la dépression.

Un autre exemple de situations où l’amitié entre deux collègues peut poser des défis est lorsque l’un d’eux devient le supérieur hiérarchique de l’autre. Selon plusieurs études, l’employé.e en relation d’amitié avec son patron peut être ostracisé.e par le restant du groupe.[3] Les autres pourront penser, à tort ou à raison, que l’employé.e a des avantages qu’eux n’ont pas ou encore qu’il.elle bénéficie de passe-droits. Ils pourront même être réticents à développer une relation d’amitié avec cette employé.e-ami.e-du-patron. Ils pourraient craindre que celui-ci ou celle-ci se transforme en rapporteur.euse. Enfin, certains aspects de la relation d’emploi peuvent également être plus délicats à discuter avec un.e employé.e lorsque celui-ci ou celle-ci est aussi un.e ami.e proche. Pensons, entre autres, à la question du salaire et à celle de la performance au travail

Le mot de la fin

En ce début d’année 2022 et tout au long de celle-ci, nous vous souhaitons de prendre du temps de qualité en équipe. Cela vous permettra d’apprendre à mieux vous connaitre et tisser, tout au moins, des liens « amicaux » entre vous.

SOURCES:

[1] Annamarie Mann. 2018. Why We Need Best Friends at Work. https://www.gallup.com/workplace/236213/why-need-best-friends-work.aspx 

[2] Laforte, M.-È. (2020, 3 février). Les amitiés au travail : c’est sain ou pas? Noovo Moi. https://www.noovomoi.ca/vivre/sexualite/article.amities-au-travail.1.10529056.html#:~:text=La%20th%C3%A9rapeute%20industrielle%20Miriam%20Kirkmayer,des%20sentiments%20d%C3%A9pressifs%20et%20anxieux

[3] Dayé, M.-A. (2015, 18 août). Être ami avec ses collègues et son patron, est-ce une bonne idée? Hotelleriejobs. https://www.hotelleriejobs.com/fr/news/12231-etre-ami-avec-ses-collegues-et-son-patron-est-ce-une-bonne-idee

Portrait de l’auteur.e

Geneviève Jourdain, Ph.D

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