Pour déconnecter du travail devenu trop accessible

Culture au travail & Rétention des employés

17 mai 2019

Pour déconnecter du travail devenu trop accessible

Implanter une stratégie de santé et de mieux-être en milieu de travail est un exemple de comment « humaniser » les programmes offerts aux employés. Parmi ces stratégies, on compte souvent le télétravail et l’option de gérer son propre horaire. N’est-ce donc pas paradoxal que nous rencontrions souvent un problème de « surconnexion » ? Est-ce possible que, dans un monde où tout est accessible sur le bout des doigts, cette accessibilité si pratique nous cause autant de mal que de bien ? Voilà un couteau à deux tranchants.

Le droit à la déconnexion est un sujet qui fait la une depuis que la France a légiféré ce droit en janvier 2017. La nouvelle loi donne le droit aux salariés de limiter leur disponibilité aux heures de travail prévu, et le devoir aux entreprises de réguler les outils informatiques pour assurer le respect du temps de repos[1]. Au Québec, le parti Québec Solidaire a reconnu le même enjeu en déposant un projet de loi sur le droit à la déconnexion.

Car des questions demeurent : quels sont les vrais impacts de l’hyperconnexion sur la santé physique et mentale ? Est-ce qu’une loi changera réellement nos comportements? Des études scientifiques sont en cours. Dans l’absence de ces réponses, l’employeur sage met en place des pratiques qui visent à prévenir les effets néfastes possibles tels que des conséquences physiques (par exemples des troubles musculosquelettiques), des conséquences psychologiques (par exemple le stress et l’anxiété) et des conséquences sociales (par exemple l’isolement et les tensions familiales)[2].

Ces pratiques pourraient commencer par une vérification interne afin de déterminer s’il y a un problème. Questionnez les barèmes déjà en place qui limitent les activités d’affaires à l’extérieur des heures de travail. Posez également les questions suivantes : Est-ce que je donne de la reconnaissance à mes employés qui répondent à leurs courriels à 2h du matin, ou est-ce que je leur dis que cela aurait pu attendre au lendemain matin ? Est-ce que je réponds en dehors des heures moi aussi en tant que leader? Si la réponse est « oui souvent », il y a peut-être un problème « d’hyperconnexion » dans l’entreprise, et il faut commencer par donner l’exemple. Considérez la possibilité de mettre en place une politique qui détermine les plages horaires de travail et les plages horaires de repos. Par exemple chez Iceberg Management, on n’envoie pas de courriels entre 19h00 et 7h00, à moins d’une urgence, et on ne répond seulement que lorsqu’on travaille.

En conclusion, l’excès de toute bonne chose a un effet pervers. Autant nous aimons la possibilité de travailler avec flexibilité, autant il faut mettre en place des limites. La surutilisation des outils technologiques liés au travail a des conséquences négatives sur la santé, ce qui vient à l’encontre de notre stratégie de santé mieux-être qui nous offre davantage de flexibilité. Vous voyez le paradoxe ?

SOURCES:

[1]Le devoir,  La France se donne le droit à la déconnexion, [En ligne]. https://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/488269/travail-la-france-se-donne-le-droit-a-la-deconnexion (Page consultée le 8 mai 2019)
[2]Ordre des CRHA, Limiter ou non la connexion en dehors des heures de travail? [En ligne]. https://ordrecrha.org/ressources/dossiers-speciaux/droit-deconnexion (Page consultée le 8 mai 2019)

Caroline Thomson; CRHA, CPCC, ACC

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Formatrice

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